Lorsque l’on se sent stressé(e) pour tout : les horaires, son agenda, le manque de temps, les enfants, l’organisation des vacances, les courses, le conjoint qui rentre, les imprévus, le lendemain, la retraite… nos émotions sont en déroute et notre système nerveux perd les pédales. Nous avons l’impression que la chance nous a oubliés, que les « autres » nous en veulent ou de devoir courir partout pour rattraper le temps que l’on n’a plus, que l’on a perdu. Nous devenons victimes, à en perdre la tête, étourdis comme étreints par le tourbillon de la vie et de ses obligations.
Là est le mot qui grince ! Obli-ga-tions ! Les « Dépêche-toi ! Sois parfait(e) ! Fais plaisir ! Soit fort(e) ! Fais des efforts ! » remuent le limon des croyances et des émotions qui nous font nous sentir impuissant(e)s face aux circonstances ou à l’entourage. Le stress est présent comme du poil à gratter et revêt autant de formes qu’un caméléon posé sur nos blessures.
On ne sent pas aimé(e), pas reconnu(e), pas approuvé(e), pas vu(e), pas à la hauteur, pas légitime… Ces blessures, que beaucoup de sagesses et d’auteurs nomment les blessures d’incarnation (rejet, abandon, humiliation, injustice, trahison) forment comme un cocon d’ignorance dans lequel l’être humain baigne sans conscience. Ces blessures donnent naissance à des histoires que l’on se raconte pour justifier son point de vue, ses difficultés et ouvrir la voie à toutes les petites voix critiques qui s’expriment dans nos têtes quand la vie ne s’organise pas selon notre bon vouloir.
Mais voilà, un jour… cela fait mal : il y a un choc, un deuil, un licenciement, un divorce, la goutte d’eau qui fait déborder le vase et qui crée la brèche de l’incompréhension et du blâme mais peut-être aussi celle de la délivrance. Une porte s’ouvre sur l’inconnu et tout devient possible … à la condition de s’y abandonner.
Dans cette phase difficile de la vie, ce tumulte émotionnel, nous nous mettons en marche pour comprendre, chercher des raisons, des explications, s’ouvrir à l’inexplicable et, la décision d’aller mieux, de vivre plutôt que de survivre, d’aimer plutôt que de rejeter, peut être prise comme le pèlerin qui décide d’avancer avec son bâton, en confiance sur le chemin.
Vous prenez conscience de ce qui vous entrave, des filtres déformants que vous avez devant les yeux, vous accueillez les émotions sans vouloir qu’elles restent cachées à la cave, vous ôtez des couches comme si vous enleviez un manteau devenu trop étroit, trop petit.
Nul ne sait jusqu’où vous irez et chacun a son propre chemin, son propre rythme. Mais à ce moment précis, vous entrevoyez la lune dans le ciel obscur. Sise juste là, ronde, rousse, énorme qui vous regarde. Son halo laiteux parvient jusqu’à vous. Vous vous sentez uni(e) au ciel, aux étoiles et à la terre qui vous porte. Cet instant de félicité ouvre la porte du cœur, de la conscience et la vie passe sans retenue avec générosité dans l’intervalle du silence.
A cet instant, vous savez que tout est possible, que tout peut changer. La Vie se relie à la beauté du monde et se fait l’écho de votre grandeur d’âme.