Apprécier la beauté de la Vie passe indéniablement pour moi par le fait de vivre les déséquilibres avec fluidité.

Mais avancer sur le chemin de son intériorité avec agilité et souplesse n’est pas si simple.

Cette quête nécessite d’apprendre à naviguer dans le noir, à se lier d’amitié avec la confusion, à transcender ses peurs et ses doutes.

Elle demande aussi à faire confiance (littéralement « avoir la foi »), à sentir l’évidence qui donne l’impulsion pour continuer d’avancer, pour se remettre dans le tourbillon de la vie avec cœur et poser un pas après l’autre.

Pour apprendre cela, l’Homme a deux axes à travailler tel l’artisan qui malaxe sa terre et façonne son art.

  • Dans son axe horizontal, la vie offre à chacun un miroir « vivant » à deux faces :

Un miroir dont la face « lumineuse » lui permet d’aller à la rencontre de lui-même en se frottant à la vie, à ses aspérités et en passant par un processus d’intégration de ce que l’autre lui renvoie dans ses différences pour acter la métamorphose…

Ou un miroir dont la face « sombre » lui fait croire que l’autre et le monde sont dangereux, finis et définitifs et ce qui le figera dans ses certitudes.

  • Dans son axe vertical, la vie offre à l’homme de se relier ou de se perdre dans les méandres et les illusions de l’esprit.

Il peut donc soit rechercher le Sens universel qui donne forme à ses actions, alchimiser ses émotions dans les profondeurs de son être et tendre vers sa réalisation intérieure.

Soit se perdre en chemin, dans la tristesse de la part inaccomplie de lui-même et dans l’illusoire consolation de trouver la complétude à l’extérieur de lui, dans la consommation du monde et de ses objets tant désirés …

Mais quand l’altérité enrichit la connaissance de son intériorité et que la connaissance de Soi nourrit l’extérieur et le monde alors l’horizontalité et la verticalité de l’Etre se rencontrent et se croisent pour ouvrir à la transcendance, à la Joie sans objet, à cet intervalle silencieux et impermanent, infini et subtil.

Là se trouve la quête accomplie de l’homme dans sa reliance au divin.