Cette vidéo et cet article retranscrivent mon intervention du 17 juin 2021 au Colloque International de la Singularité organisé par la Biennale de Paris et l’IRISA (Institut en Anthropologie de la Singularité), sur le thème de « La singularité comme perspective pour une Nouvelle Humanité ». Mon intervention s’est inscrite dans le cadre de l’Axe 2 de recherche d’artistes-chercheurs de l’ENDA ( École Nationale d’Art ) autour de la singularité et de la métamorphose.
Voici la vidéo de l’intervention : c’est ici
« Merci à tous pour les interventions de ce matin déjà très riches. Je souhaite de tout coeur également que mon propos donnera du grain à moudre à l’ensemble de vos réflexions.
Pour me présenter brièvement. Je suis psychologue de formation, artiste et j’exerce également en tant que consultante akashique, j’y reviendrai dans quelques instants. Avec ces différentes casquettes, j’accompagne depuis plus de 20 ans des personnes qui sont en transition de vie, c’est à dire toutes ces périodes de l’existence où l’on se sent « entre 2 », entre deux fonctions, entre deux entreprises, deux professions, peut être entre deux « vies », car une vie est parfois à reconstruire après un accident, une séparation ou un deuil.
Dans ces phases de transition, le processus de métamorphose est souvent à l’oeuvre car l’ancien, ce que l’on a l’habitude de faire, de se voir faire, d’être en quelque sorte et le nouveau que l’on pressent mais qui n’est pas bien identifié, se superposent ; et, ces deux dynamiques rentrent en friction, crée une perturbation comme nous l’avons vu ce matin, entre ce que l’on connait et ce que l’on connait pas . Cette perturbation invite à des retours à soi profonds et des remises en question mais donne aussi la possibilité de se réinventer et d’ouvrir au maximum le champ des possibles. Après, est-ce que la métamorphose se produira ou pas ? si c’est le moment, oui , si ce n’est pas encore tout à fait prêt, il y aura encore d’autres choses à vivre mais ce qui ressortira de cette transition dépendra de notre état d’esprit et du regard que l’on porte sur le monde .
Alors justement… imaginez maintenant, que l’on puisse percevoir au-delà de ce que l’on perçoit habituellement. On s’apercevrait qu’il existe autour de nous, beaucoup de phénomènes physiques comme les champs électromagnétiques, la lumière, les ondes infrarouges ou ultraviolets, les ondes radios, le champ gravitationnel et que ces phénomènes physiques agissent sur nous sans que l’on en ait conscience.
De même, là, aujourd’hui, entre nous, entre les personnes et les êtres vivants en général, de nombreuses informations circulent constamment ; alors toutes ne seront pas filtrées mais certaines seront captées par nos sens, notre corps, et notamment par l’intermédiaire de nos émotions et les pensées qui nous traversent. Ce qui signifie que l’ensemble de ces informations existe même si nous ne sommes pas consciemment connectées à elles, un peu comme lorsqu’on éteint notre ordinateur, la radio ou la télévision, les informations qu’elles transmettent disparaissent pour autant elles ne cessent pas d’exister. Il suffit d’appuyer sur un bouton et l’émission revient. Ces informations existent tout autour de nous dans ce qu’on appelle un champ d’informations. Ce champ d’informations est comme un bain invisible fait d’ondes et de particules dans lequel nous baignons tous.
Après, ce qui fait que l’on rentre en interaction avec certaines de ces informations, qu’elles existent dans nos vies, dans notre réalité c’est le fait qu’on en fasse l’expérience. Avant que la télévision ou la radio n’existent, on ne pensait pas qu’un objet puisse restituer ces ondes invisibles de façon tangibleet on ne pensait pas cela possible, idem pour internet et tout ce qui se développe aujourd’hui en matière d’IA (Intelligence Artificielle). Au même titre, si nous ne pouvons pas capter toutes ces informations invisibles par nos sens ordinaires, on peut peut être apprendre à développer notre sensibilité, à ouvrir d’autres facultés de perception, pour aller chercher ces informations, apprendre à les recevoir et les interpréter dans notre psyché humaine.
Donc mon propos aujourd’hui au travers de mon expérience est de souligner que l’Humain dans sa complexité, est déjà singulier et qu’il dispose de nombreuses ressources pour sa propre métamorphose même s’il doit le redécouvrir.
Je vais revenir à présent sur la notion de Conscience.
Au départ, plus particulièrement à partir du 17ème siècle, avec la naissance de la pensée cartésienne et matérialiste, la naissance de la physique moderne avec les travaux de Issaac Newton, la conscience est vue et définie comme étant le produit du cerveau ; Encore aujourd’hui certaines personnes pensent que la conscience est localisée à l’intérieur du cerveau, mais d’autres chercheurs ont ouvert une porte intéressante notamment grâce à l’étude des phénomènes de Mort imminente (Expérience de Mort imminente EMI en français ou NDE en anglais).Dans ces expériences,les personnes qui sont plongées dans un coma profond, suite à un accident, une maladie grave (leurs témoignages font état d’un processus de guérison qui relève de l’extraordinaire) font ce qu’on appelle une sortie de corps. Au moment où elles sortent de leur corps, elles peuvent enregistrer dans les moindres détails, tous les gestes et les paroles des soignants qui leur portent secours alors même qu’elles sont cliniquement inconscientes. Elles font l’expérience d’un tunnel de lumière, d’être accueillies par des défunts de leur famille le plus souvent ou des êtres de lumière, elles disent ressentir un amour infini, elles peuvent vivre un état de conscience omnisciente qui transcende l’espace et le temps, une conscience qui leur permet d’aller visiter toutes les personnes qui leur sont chères en même temps et ce quelle que soit la distance réelle qui les sépare d’elles. Donc, en étudiant ces phénomènes, ces chercheurs ont posé l’hypothèse d’une conscience qui existait au-delà du corps, d’une conscience non locale et transcendante qui s’apparente à un champ d’informations invisible d’une autre nature, mais que ces personnes ont rejoints en quelque sorte et vécu comme étant bien réel.
Je vous parlais tout à l’heure du terme de « consultante akashique » pour l’une de mes casquettes, je vais revenir sur ce terme en vous présentant ce qu’est l’Akasha et la lecture des mémoires akashiques.
Ce terme d’Akasha est un terme sanscrit et a été révélé dans les Upanishads, les textes sacrés védiques très anciens (entre le 6ème et le 3ème siècle avant JC…) en Inde. Ce terme est définit par « substance primordiale qui a donné naissance à toutes choses ». L’Akasha dans cette tradition est considéré comme le premier et le plus fondamental des éléments, comme le 5ème qui a fait naître les quatre que nous connaissons tous : l’eau, le feu, l’air et la terre.
Ce qui signifie que l’Akasha est partout. Vous pouvez imaginer comme un tissu conjonctif qui sous-tend l’univers.. Il est parfois qualifié également d’internet cosmique qui sauvegarde toutes les données dans l’univers. Il a été évoqué par Platon comme étant le royaume des formes et des idées, siège de l’âme, par Pythagore avec la notion de Kosmos, d’éther, le 5ème élément du monde, par Lao Tse avec le Tao et par des scientifiques et philosophes plus contemporains comme le Pr Ervin Laszlo qui a été l’un des 1ers à mon sens à faire le pont entre la connaissance des sagesses ancestrales, la conscience et la science, entre la physique quantique et le champ akashique. Et pour lui le champ akashique correspond, entre autres, à l’énergie du point zéro en physique quantique.
Si des hommes en ont parlé c’est qu’ils en ont fait l’expérience : cette information est entrée dans leur champ de conscience.
Pour ma part, c’est en 2008 que ce terme croise ma route. A l’époque je travaille dans un cabinet en tant que psychologue-conseil, j’interviens en entreprise pour le compte de grands groupes ; j’aide les personnes à poser leurs fondamentaux, à gérer leur mobilité ou leur transition professionnelle. Ce jour-là, entre deux rendez-vous, je me détends et j’ouvre dans mes mails une Newsletter qui propose des voyages en conscience un peu partout dans le monde. Et là mes yeux s’arrêtent sur une phrase : « Don Ernesto Ortiz (un chaman internationalement reconnu) va ouvrir les archives akashiques dans les pyramides d’Égypte ! » Mon cœur bondit dans ma poitrine comme Tex Avery pour ceux qui connaissent, pour me signaler que quelque chose d’inhabituel se passe ! Je regarde si je peux m’inscrire. Ça ne se fera pas à ce moment là mais quelques mois plus tard, par une série de synchronicités, je vais le rencontrer et m’initier à la lecture des archives akashiques.
Alors qu’est-ce qu’une lecture des mémoires akashiques ? Les mémoires akashiques sont contenues dans le champ akashique. On se réfère à elles dans de nombreuses traditions ou enseignements spirituels. Elles sont connues par exemple, dans la Bible comme le Livre de vie, chez les Égyptiens comme le référentiel de Thot. On les associe également au livre de la Nature, à la Salle de l’enseignement ou au temple de la Connaissance. C’est très vaste mais en premier lieu, une lecture akashique permet déjà de recevoir de l’information concernant le voyage de notre âme afin d’obtenir des réponses et de lever des obstacles dans différents domaines de notre vie. Ouvrir l’espace des archives akashique est un acte sacré qui demande de l’attention, du soin et de la préparation.
Mais pour revenir à mon histoire, à l’époque, cela signifie qu’en une fraction de seconde ma conscience s’ouvre à quelque chose d’inhabituel et totalement inconnu, quelque chose que ma tête ne connaît pas mais que mon cœur reconnaît. En effet, à l’époque, j’ignore totalement ce que « akashique » signifie, je ne suis pas du tout versée dans le chamanisme, je n’ai pas de pratiques religieuses ou spirituelles installées. Mais, lors de cette semaine d’initiation, je vis un réveil, un éveil akashique, je me découvre des facultés de clairaudiance ou de clairvoyance, facultés que j’ai dû travailler pendant plusieurs années ensuite pour faire la part des choses entre ce qui venait de mon mental, mes projections, et ce qui provenait de cet espace d’informations plus vaste. J’ai dû apprendre à lâcher et à me faire confiance, à prendre soin de mon rythme de vie, à bannir le stress, à écouter mon corps pour l’utiliser comme une antenne afin de capter des informations précieuses susceptibles d’amener un rééquilibrage, chez les personnes qui viennent me consulter, au niveau physique, émotionnel et mental.
Donc je dirai qu’à ce stade, on parlait tout à l’heure de métamorphose, que la métamorphose arrive progressivement mais que l’entrée dans le processus s’est opérée de façon soudaine, singulière et synchronistique. Après, cela a demandé du temps, de la régularité, une certaine constance et aussi d’assoir une foi en l’existence aussi. Et cela n’est pas toujours facile, immédiat. C’est un peu comme si l’on avait grandi dans une vallée coincée entre les montagnes, et qu’un jour on gravit un sommet pour voir qu’il y a un vaste monde au-delà. Au départ ça peut donner le vertige mais au fur et à mesure, nos sens s’ouvrent et s’ajustent à des fréquences plus subtiles alors sous certaines conditions, notre conscience s’étend, notre chant /champ personnel prend place et nos facultés se développent.
En tant qu’artiste, j’ai souhaité également inclure cette reliance à ma pratique.
Il y a 5 ans, alors que nous étions, avec mon compagnon en train d’illustrer un texte que j’avais reçu des archives aah, qui a d’ailleurs depuis été publié aux éditions Aluna sous le titre « d’Anouk et les mystères de l’eau », nous avons reçu de ce même espace de reliance, un procédé artistique spécifique mêlant l’eau, le sel et les couleurs et une guidance qui accompagnait ce procédé qui nous a invités à considérer non plus ces éléments, l’eau et le sel et les couleurs comme étant inertes ou des objets sans âme mais comme étant vivants.
Ce nouveau procédé a complètement changé notre approche. Il nous a fallu laisser les éléments agir créer sans interférer avec ce que nous voulions qu’il se produise sur la toile. Créer à partir de cette perspective nous a amené à un Art vivant qui prend naissance dans cette reliance à l’invisible, aux éléments et donc à partir de cette fréquence élevée tout ce qui sera ensuite déposé dans la matière, dans le manifesté contiendra cette musique, cette tonalité, cette résonance de beauté et d’harmonie des éléments constitutifs des plans subtils et qui viendra toucher le coeur des Hommes pour véhiculer de nouvelles informations.
L’art de demain à mon sens, ne part plus de la matière, que l’on modèle, mais part de cette reliance au vivant, impalpable, cet « espace entre » l’invisible et le visible, entre soi et soi, avec ses différents états de conscience, sur différents plans, dans la relation, entre soi et l’autre, entre Nous et la Nature, les éléments, et si l’on veut aller encore plus loin, entre la Terre et l’Univers dans leur intime équilibre.
Pour le dire autrement, et terminer mon propos de façon plus concrète, terre à terre, cette conscience de l’espace revient par exemple, à se relier tout simplement à une rose sans mettre le nez dessus pour sentir son parfum. C’est d’ailleurs une expérience que je vous invite à faire lorsque vous vous trouverez dans un jardin, c’est plus facile pour commencer. Installez-vous à bonne distance du rosier, un jour sans vent. Reliez-vous à la Rose, à son essence, comme si vous rentriez en conversation avec elle, comme si elle était vivante et, dans le silence, ressentez la connexion qui s’établit, ce langage invisible… puis vous attendez de recevoir son parfum… Vous risqueriez d’être agréablement surpris. Merci »
🙏 Merci à Sonia Chevènement (Projet Habitat Éphémère), Alexandre Gurita (Biennale de Paris et l’ENDA) et Ludovic De Vita (IRISA) pour leur invitation. 🙏