Chère Éléonore, pourrais-tu présenter ton parcours en quelques mots et nous dire qui tu es ? 

Tout d’abord merci Julie pour cette opportunité de partage que tu m’offres. Je m’appelle Eléonore, j’ai 33 ans et je suis une grande amoureuse des couleurs et des matières naturelles. J’ai grandi en Alsace, dans un petit village aux maisons jaunes, vertes, roses. Entourée de mes grands-mères, j’ai goûté ce que la Terre avait à nous offrir de meilleur. C’était toujours coloré et incroyablement délicieux : petits pois, quetsches, rhubarbe, épinards, tomates, mirabelles. Depuis, je crois que j’aime la Terre, j’aime les couleurs, et j’aime jouer.  J’ai longtemps eu les mains dans les fils, dans les perles, dans les tissus, dans la mosaïque, dans tout ce qui apportait de la couleur. C’était mon aliment ! Pour mes études, je me suis finalement raccrochée à ma conscience environnementale, tout autant passionnée. Je suis devenue ingénieure agronome parce que cette discipline était pour moi le lien, la connexion la plus évidente entre le genre humain et ce qui l’environnement qui l’entoure. J’ai travaillé sur des systèmes paysans alternatifs en France, sur l’oignon, la mangue, les plantes médicinales, dans la parfumerie, toujours sur des filières de matières premières naturelles. Je me suis installée quelques années à la Réunion, où une fois de plus mes papilles étaient incroyablement comblées et mes pupilles réjouies de toutes ces couleurs permanentes. Aujourd’hui, je me délecte de savoir que l’immeuble dans lequel j’habite est le plus coloré de mon quartier. Porter des chaussettes oranges me met en joie et inversement le noir, le gris, le marron me rendent tristes.

Tu as monté Chandam, une marque de maille haute en couleurs, comment t’es venue cette idée ?

En 2019, j’ai eu la chance de bénéficier d’un licenciement économique. Ma cheffe de l’époque, une femme incroyable, a vraiment joué un rôle catalyseur. Par son énergie, ses convictions et sa simplicité à mettre en œuvre ses idées les plus folles, elle m’a permis de croire que chacun peut, à sa façon, trouver sa voie. Elle m’a donné l’opportunité, ainsi qu’à mes deux collègues de l’époque de me faire accompagner pendant cette transition par toi, Julie. Ensemble, on a creusé, creusé, jusqu’à ce que tout ces petits parasites qui jusqu’à présent m’avaient guidés, la mettent en veilleuse et me permettent d’explorer des chemins complémentaires: ceux de la couleur et du vaste monde du textile. J’ai lancé Chandam, d’une simple décision.

Comment t’y es tu prise pour donner vie à cette simple décision, à cette idée, à la naissance de Chandam ?

J’ai commencé à prendre des contacts à droite à gauche, des ONG qui travaillent avec des communautés paysannes productrices de fibres en Afrique, Asie, en Amérique du Sud, en France. Je suis partie au Pérou, j’ai rencontré des producteurs de cochenilles, le covid est arrivé. J’ai poursuivi mes prises de contact, avec des projets locaux qui travaillent la laine, des éleveurs, des filateurs, des producteurs de teintures naturelles, des tricoteurs, des organisations professionnelles ici même en France. Partant de rien, j’avais tout à acquérir : un réseau, des savoir-être, des savoir-faire. J’ai fait des formations en ligne, je suis allée dans des salons professionnels sans trop savoir où je mettais les pieds, j’ai appelé des inconnus trouvés sur LinkedIn et leurs ai posé beaucoup, beaucoup de questions. Petit à petit, le projet, les partenaires, le circuit commençait à prendre forme. Toujours une certitude : des fibres naturelles, un circuit transparent et paysan, et des couleurs. Car… «[…] l’emploi de la couleur me ramène à l’enfance, là où j’ai ma demeure, là où la nuit je dors profondément et ne fais aucun cauchemar » (Tahar Ben Jelloun, La couleur des mots)
J’ai ainsi monté la marque Chandam., nous valorisons des matières que nous allons chercher directement chez des paysans, en l’occurrence des éleveurs de brebis Mérinos d’Arles dans le Sud Est de la France et nous créons des pulls et accessoires riches en couleurs, vecteur d’énergie, d’espoir et de joie. Porter un pull Chandam, c’est remettre de l’enthousiasme, du bon sens et du respect dans le rapport conscient que l’on entretient avec la Terre. C’est rester gai, amusé, volontaire et ouvert sur le monde.

Que peux-tu nous partager sur cette aventure entrepreneuriale, de ce qu’elle recouvre au quotidien pour toi ?

C’est tous les jours un vrai défi ! Cela demande beaucoup d’énergie et de résilience. C’est dur mais tellement plaisant !! Aujourd’hui, nous avons été sélectionnés pour les Trophées européens de la mode circulaire. Le public est appelé à voter pour départager les finalistes des différentes catégories. 👉 Je remercie par avance chaque lecteur de cet article qui nous soutiendra : www.modecirculaire.com/vote. C’est une très belle reconnaissance et peut être une nouvelle étape dans l’aventure entrepreneuriale.

                                                                                                        🙏 🙏🙏

👉 Pour prendre contact avec Éléonore  

Voter pour soutenir Chandam ( jusqu’au mercredi 16/11 minuit) : www.modecirculaire.com/vote

Sa boutique en ligne : https://www.chandam.co/

Les coordonnées d’Éléonore : eleonore.bricca@chandam.co

Son téléphone : 06 84 73 35 09